Archives Mensuelles: Mai 2016

Voici pourquoi Vous n’avez jamais vécu de vies antérieures

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Bonjour,

Aujourd’hui, le Vivant pousse à parler de la croyance illusoire d’avoir vécu des vies antérieures.

Ce présent partage peut porter à polémique s’il n’est pas entendu avec le cœur. Car bien sûr, de nombreuses traditions, comme par exemple la philosophie bouddhiste, parle de la réincarnation et ce message ne contredit en réalité en rien ce qui a déjà été dit. Il est donc bon de voir au-delà des mots.

La Vérité se reconnait en chacun dans le cœur, et cela n’est pas exprimable. Nous avons tous, selon les qualités d’âme de chacun, notre façon de La ressentir et d’en prendre conscience.

Pour le principe de réincarnation, par le fait qu’il n’y a pas de mots pour exprimer l’Absolu, on utilise des concepts pour parler de Cela. C’est ainsi que la philosophie bouddhiste a par exemple choisi d’employer des concepts tel que le Samsara, représentant le monde de l’illusion, le monde du mental, et le Nirvana, qui est le fait de transcender ce monde illusoire pour retrouver ce que l’on a toujours été.

Dans ce monde mental, illusoire, il y a la réincarnation. Ainsi le bouddhisme considère que le concept de réincarnation fait partie du Samsara, et non de la Vérité.

À partir du moment où l’on emploie des mots, on ne fait que prononcer une demi-vérité l’une après l’autre. L’Uni-Vers est un ensemble de forces égales en opposition, le Ying et le Yang. Chaque mot est une demi-vérité qui ne peut être accompagnée que de son contraire.

Par nature, l’Absolu ne peut que résider dans le Silence, celui du cœur, et non du mot qui en sort. Chaque mot est une naissance d’expérience, manifestation de l’Esprit, qui ne peut que simultanément mourir pour être reconnu comme Complet, Éternelle Vérité.

Ainsi, lorsque l’on parle d’un « chemin qui mène à l’éveil », ce chemin est une demi-vérité. Car l’éveil est précisément la prise de conscience qu’il n’y a pas de chemin. L’éveil est ici et maintenant, et cette Reconnaissance transcende le mental car Elle est au-delà des mots.

Cette Reconnaissance est une compréhension supra-mentale. Cela est l’Intelligence du Cœur qui comprend simultanément les 2 demis-vérité ensemble, pour reconnaitre la Vérité Absolue.

Il s’agit donc d’une compréhension qui émane du cœur.

L’Amour est inconditionnel alors que le mental est duel. Le mental ne peut voir qu’une demie-vérité à la fois, chaque mot l’un derrière l’autre tandis que l’Amour permet de Voir la Vérité en Soi, embrassant simultanément les 2 pôles opposés.

L’Amour ne choisit pas entre le bien et le mal, il prend Tout car il EST, ici et maintenant. Plus aucune activité mentale, plus aucune recherche en l’expérimentation du moment présent, seule le moment présent, Présence, se goûte de Lui-même. Seuls des sensations du présent restent. Le présent est Complet par nature. Se ressentent dans l’expression, dans le ressenti, ce Présent, par des sentiments Complets, qui sont Joie, qui sont Paix Suprême, qui sont Amour, qui sont Bonheur.

Croire avoir vécu des vies antérieures émane de l’illusion de la séparation, autrement dit de l’illusion que « Je ne suis pas déjà Complet ». Cela émane de l’illusion qu’il y a quelqu’un qui cherche à s’éveiller, qu’il y a quelqu’un qui cherche à rester dans le présent, alors que nous sommes le présent. Tout est dans toutes choses.

L’égo est un processus d’identification qui donne cette impression erronée d’être séparé du moment présent. Cette séparation est la croyance en une identité propre, distincte du Tout alors que nous sommes le Tout. Le concept de vivre d’incarnation en incarnation peut alors prendre forme.

En réalité, les vies antérieures ne sont que des énergies du présent qui se sont cristallisées. Elles n’ont jamais été dissociées du Tout, de la Présence, cela est juste une perception erronée par le mental, une croyance.

Les « énergies de vies antérieures» continuent à vivre ici et maintenant, mais le voile mental posé sur le cœur empêche de les voir. Ces énergies sont cachées par des concepts mentaux de passé, donnant la croyance qu’elles sont mortes alors qu’elles ne peuvent être qu’ici et maintenant, qui est Éternel.

Cette croyance en la mort cristallise ces énergies qui ne demandent qu’à vivre, qu’à circuler. Cette cristallisation est un ensemble de mémoires, le karma dans le corps.

Alors que la Vérité est Éternelle, tant que la croyance en la mort est maintenue, le concept du temps se créé, refusant la seule existence de l’ici et maintenant. Ce temps conceptuel est une relation de cause à effet, du karma, qui entraîne la souffrance.

Ici et maintenant reconnu est Liberté, circulation harmonieuse et infinie. Cette souffrance n’est pas réelle, car le karma émane d’une perception qui ne trouve pas de base valide. Ce fondement erroné est que nous sommes des êtres finis, qui peuvent alors naitre et mourir, alors que nous sommes infinis, autrement dit Éternel.

Cette infinie Présence que nous sommes est Amour, et Cela ne peut être que si Elle embrasse Tout simultanément. Nous sommes le Tout, nous sommes donc des êtres multidimensionnels. Voici pourquoi notre ADN est quantique et nous sommes en train de le retrouver.

Les vies antérieures sont donc l’ici et maintenant, Présence impersonnelle, qui contient simultanément tous les passés et tous les futurs. La Présence est Vérité, est Lumière, est Amour.

Mais tant que le voile mental est posé au-dessus du cœur, la Lumière s’accroche à la forme et créé des ombres. La dualité ombre et lumière se créé, formant des distinctions, des séparations ici et maintenant.

Toutes cette dualité est juste une expérience qui se créé ici et maintenant. La souffrance né du fait que nous nous prenons pour l’expérience, nous croyons exister par elle, alors que nous sommes l’ici et maintenant, Présence qui manifeste l’expérience.

S’identifier à l’expérience est se croire en vie grâce aux rayons du soleil alors que nous sommes le soleil.

L’expérience est un accouchement. C’est un acte d’Amour. Quel que soit la nature de l’expérience, elle se produit éternellement ici et maintenant, au sein de la Présence, Amour.

Autrement dit, toutes ces séparations, toutes ces identités, ces égos, restent Aimées éternellement, mais elles ne le savent plus. Quelques soient les croyances, les identifications, elles restent Présence en Essence, Cela est Éternel, elles restent Amour.

Ainsi, lorsque le voile mental est posé au-dessus du cœur, on se perd dans l’expérience et l’identification aux énergies du passé se créé. En s’appropriant ces énergies, on les empêche de circuler librement. Celles-ci ralentissent et finissent par se cristalliser dans les cellules, formant les mémoires.

Les mémoires sont prisonnières de chaque corps dont le cœur est voilé par le mental. Ce corps contient alors des impressions de vies antérieures comme si elles lui appartenaient. Et l’identification à l’expérience étant l’existence du voile mentale, il peut se former la croyance d’avoir vécu ces vies antérieures, si ces mémoires commencent à refaire surface.

Certaines perceptions extra-sensorielles, comme celles que possèdent les médiums par exemple, permettent d’avoir accès à une série d’énergies du passé cristallisées dans le corps. Cela peut être un passé « oublié » de la vie physique du corps, un passé pré natal, ou un passé correspondant à ce que l’on appelle les vies antérieures.

Pour certains, ces « accès » peuvent également avoir lieu lorsque l’âme commence à se retourner intérieurement vers l’Esprit.

En choisissant de s’abandonner dans le cœur, l’âme renonce à la souffrance du libre arbitre pour se laisser porter par l’énergie de la Grâce. La Vie commence alors à se fluidifier de plus en plus en se dessinant d’Elle-même selon la voie du cœur.

L’attachement à l’extérieur se dissout tandis que l’âme n’est plus soumise à la loi de la causalité.

L’effondrement en soi-même est se permettre de recevoir la Lumière qui descend de plus en plus dans le corps pour brûler tout le karma et tout ce qui empêche encore l’âme d’être totalement tournée vers l’intérieur.

Plus le cœur s’ouvre, plus la Lumière passe et brûle. Chaque part d’ombre est éclairée jusqu’à effacer toute trace de dualité.

Durant le processus d’ouverture du cœur, les énergies mentales sont progressivement Aimées, bien que la croyance d’être séparé du monde subsiste tant que l’ouverture du cœur n’est pas Complète.

La souffrance tend à disparaitre, l’impression d’espace-temps se dissipe, les sentiments divins rythment de plus en plus le quotidien, mais tant que l’Amour ne se respire pas Complètement, l’Absolu n’est pas reconnu. Les quelques petits grains de dualité qui existent encore maintiennent une identification au processus jusqu’au nettoyage Parfait qui laisse seule la Lumière respirer d’Elle-même.

Cette identification au processus peut donner l’impression de « retrouver ses vies antérieures », de se reconnecter à différentes dimensions de soi-même.

La réalité est que ces vies antérieures ne peuvent être miennes si je ne suis pas séparé du Tout. Et le Tout ne s’appartient pas Lui-même, Il EST.

Ces Retrouvailles sont des énergies cristallisées qui recommencent à circuler et avec lesquelles l’état intérieur de dissolution de l’égo, durant le processus d’ouverture du cœur, entre en résonnance.

Plus le cœur s’ouvre, plus la Lumière vient éclairer des énergies cristallisées. Ainsi, tandis que l’identité devient de plus en plus 1, ce qu’il en reste se mélange avec chaque mémoire qui recommence à circuler, pouvant donner l’impression de plonger de plus en plus profondément dans ses vies antérieures.

Au final, lorsque le cœur est Complètement ouvert, la dualité est transcendée et l’identification disparait.

Chaque âme complètement retournée intérieurement vers l’Esprit est une reconnaissance Divine révélée d’une façon unique.

À ce stade, le principe de fusion continue éternellement, mais sans l’identification. Plus personne n’expérimente, seule la Lumière se consume d’Elle-même.

Ainsi, si la résonnance avec d’autres vies antérieures continue à se révéler, il n’y a plus d’impression de les avoir vécues en tant que personne particularisée, seulement une manifestation, un rayonnement, une résonnance, une émanation d’Amour.

Dans l’inconscience qui laisse toute la place à la Conscience, les résonnances avec « les énergies du passé et du futur » sont simultanées, harmonieuses ici et maintenant, Complétude, mais tous les passés et tous les futurs ne sont pas encore forcément retrouvés.

La résonnance avec les dimensions parallèles varie en fonction de chaque âme tournée entièrement vers l’Esprit, bien que toutes sont en communion du cœur l’un dans l’autre, chaque coeur étant ouvert.

Ce lien de cœur à cœur forme une Alliance propre au monde de la Lumière.

Dans la Lumière, chaque âme est complètement tournée intérieurement en résonnance de Complétude avec l’Esprit, l’Amour se respire, mais si l’aspect multi dimensionnel de notre être n’est plus occulté par le voile mental, la profondeur de sa révélation varie à l’infini en fonction de la façon dont la Source a décidé de Se créer.

Ainsi, le cœur complètement ouvert ne laisse plus que la place à l’Amour. La Lumière déchire le voile mental, et la personne reconnait être la Présence. C’est la fusion de toutes les séparations, de toutes les parties de soi au Soi, reconnaissance multidimensionnelle de l’être.

La Présence que nous sommes ne vit pas l’expérience, qu’elle soit passée ou future, Elle est ce qui la manifeste.

Je vous Aime et au-delà.

Quentin

 

 

Joël S Goldsmith – La Voie Infinie

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L’illumination dissout tous les liens matériels et relie les hommes entre eux par les chaînes d’or de l’entendement spirituel. Elle ne reconnaît que l’autorité du Christ. Elle n’a ni rituel ni règle, hormis l’Amour divin, universel et impersonnel. Son seul culte est la Flamme intérieure qui toujours brille sur l’autel de l’Esprit. Cette union est la libre condition de la fraternité spirituelle. Seule la restreint la discipline de l’âme. Nous jouissons donc d’une liberté sans licence, dans un univers unifié ne connaissant pas de limites physiques, et nous adorons Dieu sans cérémonial ni credo. Les illuminés marchent sans peur, par la Grâce.

La Voie Infinie

 

 

Voici un extrait du séminaire  avec John Stephenson
en octobre 2015 que vous pouvez écouter

extrait de la classe

Douglas Harding et la vision sans tête

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La Vision Sans Tête

une voie de connaissance de soi initiée par
Douglas Harding

La Vision Sans Tête est une voie de connaissance de soi initiée par Douglas Harding. Le but de cette voie est de nous permettre de répondre à la question : « Qui suis-je ? ». Quelle est notre vraie nature ? Quelle est notre vraie identité ?

Cette méthode consiste à s’éveiller à sa vraie nature, à ce que nous sommes vraiment, vraiment, vraiment au-delà des apparences, des croyances et des certitudes sociales. Il ne s’agit pas de changer son caractère ou ses émotions mais de s’éveiller au vrai Soi intérieur.

Pour cela Douglas a mis au point depuis 50 ans un ensemble d’expériences très simples et directes qui permettent de répondre à la question « Que suis-je ? » et de réaliser enfin ce que nous sommes. Ces expériences s’appuient essentiellement sur la vision, sur le VOIR car c’est par l’attention à ce qui est donné dans l’expérience de l’instant présent que nous pouvons redécouvrir l’évidence de notre véritable identité.

Grâce à ces expériences, nous voyons en effet que nous sommes sans tête, grand ouvert, vide pour recevoir le monde des formes et des couleurs. Nous ne sommes pas ce que nous croyons être mais un Espace d’accueil, une Vacuité sans forme, sans couleur, sans taille, et pourtant consciente d’elle-même comme Vacuité.

Krishnamurti – prière et méditation

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Sur la prière et la méditation

 

-  L’aspiration exprimée dans la prière, n’est-elle pas une voie vers Dieu ?

-  Examinons les différents problèmes contenus dans cette question. Ils portent sur la prière, la concentration et la méditation.

Qu’appelons-nous prière ?

La prière comporte d’abord une pétition, une supplication adressée à ce que vous appelez Dieu, ou la réalité. Vous, l’individu, vous demandez, quémandez, mendiez, vous cherchez assistance auprès de quelque chose que vous appelez Dieu ; en somme vous cherchez une récompense, un contentement.

Vous êtes dans de graves difficultés nationales ou individuelles et vous priez pour avoir du secours, ou vous êtes dans la confusion et vous mendiez de la clarté ; vous demandez de l’aide à ce que vous appelez Dieu.

Ceci comporte l’idée implicite que Dieu, quel que soit ce Dieu (nous ne discutons pas de cela pour l’instant) va se mettre à éclaircir la confusion que vous et moi avons crée. Car c’est nous qui avons engendré cette confusion, cette misère, ce chaos, cette affreuse tyrannie, ce manque d’amour ; et nous voulons que ce que nous appelons Dieu vienne tout mettre en ordre.

En d’autres termes, nous voulons que notre confusion, notre affliction, nos conflits, soient remis en ordre par un autre que nous, nous nous adressons à quelqu’un pour qu’il nous apporte de la lumière et du bonheur.

Or, lorsque vous priez, quémandez et suppliez pour obtenir quelque chose, cette chose, en général, se produit. Lorsque vous demandez, vous recevez ; mais ce que vous recevrez ne créera pas l’ordre, car ce qui est susceptible d’être reçu ne donne ni clarté, ni compréhension, ne peut que satisfaire et faire plaisir, du fait que lorsqu’on demande, on reçoit ce que l’on a projeté soi-même. Comment la réalité – Dieu – peut-elle répondre à votre demande particulière ?

Est-ce que l’immesurable, l’imprononçable, peut-être occupé à résoudre nos petits tracas, nos misères et nos confusions crées par nous ?

L’immesurable ne peut pas répondre au mesurable, au mesquin, au petit. Mais alors qu’est-ce qui répond ?

Lorsque nous prions, nous sommes plus ou moins silencieux, nous sommes dans un état réceptif ; et alors notre subconscient nous apporte un moment de clarté. Vous voulez quelque chose, vous le voulez très intensément ; au moment de cette intensité, de cette obséquieuse mendicité, vous êtes assez réceptif ; votre esprit conscient, actif, est relativement immobile, ce qui permet à l’inconscient de s’y projeter, et vous avez votre réponse.

Ce n’est certainement pas une réponse qui provient de la réalité, de l’immesurable ; c’est votre propre inconscient qui répond. Ne commettez pas l’erreur de croire que lorsqu’il est répondu à votre prière, vous êtes en relation avec la réalité.

La réalité doit venir à vous, vous ne pouvez pas aller à elle.

Il y a encore un autre facteur dans cette question, c’est la réponse de ce que nous appelons la voix intérieure.

Ainsi que je l’ai dit, lorsque l’esprit est en état de supplication, il est relativement immobile ; et lorsque vous entendez la voix intérieure, c’est votre propre voix qui se projette dans cet esprit relativement silencieux. Comment pourrait-elle être la voix de la réalité ? Un esprit confus, ignorant, avide, quémandant, comment peut-il comprendre la réalité ?

L’esprit ne peut recevoir la réalité que lorsqu’il est absolument immobile, et non pas entrain de demander, implorer, supplier, pour lui-même, pour la nation ou pour d’autres personnes. Lorsque l’esprit est tout à fait arrêté, que tout désir a cessé, alors seulement naît la réalité. La personne qui prie et qui aspire à être guidée recevra ce qu’elle cherche, mais ce ne sera pas la vérité. Ce qu’elle recevra sera la réponse des couches inconscientes de son esprit, lesquelles se projettent dans le conscient ; cette voix intérieure du silence n’est pas le réel mais la réponse de l’inconscient.

Et dans ce problème il y a aussi celui de la concentration. Pour la plupart d’entre nous, la concentration est un processus d’exclusion, que l’on fait fonctionner par un effort, une contrainte, une direction, une imitation.

Je m’intéresse à une soit-disant méditation, mais mes pensées sont distraites ; je fixe mon esprit sur une image ou une idée et j’exclu toutes les autres pensées. Cette concentration, qui est une exclusion, est censée être un moyen de méditer.

N’est-ce pas cela que vous faites ?

Lorsque vous vous asseyez pour méditer, vous fixez votre esprit sur un mot, sur une image, sur un portrait, mais l’esprit vagabonde partout. Il y a une constante irruption d’autres idées, d’autres pensées, d’autres émotions et vous essayez de les chasser ; vous passez votre temps à batailler avec vos pensées.

Ce processus, vous l’appelez méditation.

En somme, vous essayez de vous concentrer sur quelque chose qui ne vous intéresse pas et vos pensées continuent à se multiplier, à croître, à vous interrompre. Alors vous dépensez votre énergie à exclure, à écarter, à expulser ; et si vous pouvez enfin vous concentrer sur la pensée de votre choix ou sur un objet particulier, vous croyez avoir réussit à méditer.

Mais cela n’est pas de la méditation.

La vraie méditation ne consiste pas à exclure ou à écarter des pensées, ni à construire des résistances contre des idées importunes.
La prière, pas plus que la concentration, n’est une vraie méditation.

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Qu’est-ce que la méditation ?

La concentration de pensée n’est pas une méditation, parce qu’il est relativement facile de se concentrer sur un sujet intéressant. Un général absorbé par le plan de la bataille qui enverra ses soldats à la boucherie est très concentré.

Un homme d’affaire en train de gagner de l’argent est très concentré, ce qui ne l’empêche pas, à l’occasion, d’être cruel et de se fermer à tout sentiment. Il est absorbé dans ses desseins, comme toute personne dont l’intérêt est capté ; il se concentre naturellement et spontanément.

Qu’est-ce donc la méditation ? Méditer, c’est comprendre ; la méditation du cœur est compréhension. Et comment puis-je comprendre s’il y a exclusion ? Comment puis-je comprendre s’il y a pétition et supplication ? En la compréhension il y a la paix, la liberté ; car on est libéré de ce que l’on a compris. Se concentrer, prier, cela n’éveille pas la compréhension, et celle-ci est la base même, le processus fondamental de la méditation.

Vous n’êtes pas tenus d’accepter ce que je dis, mais si vous examinez la prière et la concentration de pensée très soigneusement, profondément, vous verrez que ni l’une ni l’autre ne conduisent à la compréhension, tandis que la méditation qui consiste à comprendre engendre la liberté, la clarté, l’intégration.

Mais qu’appelons-nous comprendre ? Comprendre veut dire donner sa vraie valeur à toute chose. Être ignorant, c’est attribuer des valeurs erronées. La nature même de la stupidité est le manque de compréhension des vraies valeurs. La compréhension se fait jour lorsque s’établissent des vraies valeurs. Et comment établirons-nous les valeurs justes de nos possessions, de nos rapports humains, de nos idées ? Pour que surgissent des valeurs exactes, il me faut comprendre le penseur, n’est-ce pas ?

Si je ne comprends pas le penseur – lequel est moi-même – ce que je choisis n’a pas de sens ; si je ne me connais pas, mon action, ma pensée sont sans fondement. Donc, la connaissance de soi est le début de la méditation. Il ne s’agit pas des connaissances que l’on ramasse dans des livres, chez des guides spirituels, des gurus, mais de celle qui provient d’une enquête intérieure et d’une juste perception de soi. Sans connaissance de soi, il n’y a pas de méditation. Si je ne comprends pas mes mobiles, mes désirs, mes aspirations, ma poursuite de modèles d’action (lesquels sont des « idées ») ; si je ne me connais pas, je n’ai pas de bases pour penser ; le penseur qui demande, prie, exclut, sans se comprendre, doit inévitablement tomber dans la confusion de l’illusion.

Le début de la méditation est la connaissance de soi, ce qui veut dire percevoir chaque mouvement de la pensée et de l’émotion, connaître toutes les couches stratifiées de ma conscience, non seulement les régions périphériques, mais les activités les plus secrètes, les plus profondément cachées. Pour connaître ces mobiles cachés, ces réactions, ces pensées et ces sentiments, il faut que le calme se fasse dans l’esprit conscient ; en effet, celui-ci doit être immobile pour percevoir la projection de l’inconscient. L’esprit conscient, superficiel, est occupé par ses activités quotidiennes : le pain à gagner, les gens qu’il faut tromper et ceux que l’on exploite, la fuite devant les problèmes, bref toutes les activités quotidiennes de notre existence.

Cet esprit périphérique doit comprendre la vraie signification de ses activités, et ce faisant se donner la paix. Il ne peut pas provoquer ce calme et ce silence en se dominant, en se disciplinant, en se mettant au pas ; mais il permettra à cette tranquillité de se produire en comprenant ses propres activités, en en étant conscient, en voyant sa cruauté, la façon dont il se comporte par rapport à un domestique, à sa femme, à sa fille, à sa sœur, etc.

Lorsque l’esprit superficiel et conscient perçoit de la sorte ses activités, il devient, grâce à cette compréhension, spontanément tranquille ; il n’est pas drogué par des contraintes ou par des désirs enrégimentés ; il est alors à même de recevoir les émissions, les suggestions de l’inconscient, des très nombreuses couches de l’esprit telles que les instincts raciaux, les souvenirs enfouis, les poursuites cachées, les profondes blessures non encore cicatrisées.

Ce n’est que lorsque toutes ces zones se sont projetées et ont été comprises, lorsque la conscience toute entière se trouve déchargée, lorsqu’il ne reste plus une seule blessure, plus une seule mémoire pour l’enchaîner, que l’éternel peut être reçu.

La méditation est connaissance de soi, sans connaissance de soi, il n’y pas de méditation. Si vous n’êtes pas conscient tout le temps de toutes vos réactions, si vous n’êtes pas pleinement conscient, pleinement averti du sens de vos activités quotidiennes, le simple fait de vous enfermer dans votre chambre et de vous asseoir devant le portrait de votre guru, de votre maître, est une évasion ; car sans cette connaissance de soi, votre pensée n’est pas orientée dans une direction juste et votre méditation n’a aucun sens, qu’elle que soit la noblesse de nos intentions.

Ainsi la prière n’a aucune valeur sans cette connaissance de soi, mais celle-ci engendre une pensée correcte de laquelle découle une action correcte. Celle- ci dissipe la confusion, de sorte que l’homme qui se connaît n’a pas besoin de supplier qu’on le libère. L’homme pleinement conscient est en état de méditation ; il ne prie pas parce qu’il ne désire rien. Par des prières, des disciples, des répétitions et tout le reste, vous pouvez provoquer une certaine immobilité, mais ce n’est qu’un abêtissement par lassitude, car vous avez drogué votre esprit. L’exclusion – que vous appelez concentration – ne conduit pas à la réalité ; aucune exclusion ne peut le faire. Ce qui engendre la compréhension c’est la connaissance de soi, et il n’est pas très difficile d’être conscient, si l’intention y est. Si cela vous intéresse de découvrir tout le processus de vous-même – non seulement la partie superficielle, mais le processus de tout votre être – c’est relativement facile. Si réellement vous voulez vous connaître, vous fouillerez votre cœur et votre esprit afin de connaître tout le contenu ; et si vous avez l’intention de savoir, vous saurez.

Alors vous pourrez suivre, sans condamnation ni justification, chaque mouvement de votre pensée et chaque sentiment au fur et à mesure qu’ils surgissent, vous engendrerez cette tranquillité qui ne sera pas forcée, qui ne sera pas enrégimentée mais qui proviendra de ce que vous n’aurez pas de problèmes, pas de contradiction.

C’est comme l’étang qui devient calme et paisible n’importe quel soir lorsqu’il n’y a pas de vent. Lorsque l’esprit est silencieux, ce qui est immesurable entre en existence.

Krishnamurti : La première et dernière liberté.
Question-réponse 19 : – Sur la prière et la méditation.
pages 236 à 242.